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La barque
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9 février 2006

Entre chien et loup...

sorayama1

Un an dans ta tanière , loup déchu, tu lèchais ta blessure,

en chien transformé

par les chien, par rien ,que le paraître de te savoir vendu.

Tu portes le clou dans ton poitraille de bête ,

féroce et faible à mordre toutes les mains , les tendres et les dures.

Traqué jusque dans la faute d'exister , fauve, tu dis :

"Toute blessure profonde demandent si aimer est un crime contre soi.

Je deviendrai le sujet de moi-même , comme si ma fourrure brûlée cachait encore l'autre  qui se sait,

la part

ténébreuse et volatile,

soluble dans la poigne de mes pattes serrées,

disparaissant au moment où je la saisis

Emoussant la pointe acérée de mes griffes

qui se cognent et se frottent l'une à l'autre  en écrasant la chimère."

Tu renifles l'odeur de la blessure pour te savoir encore ouvert de la gorge jusqu'au flanc.

Puis viendra la louve solitaire dont l'oeil est un éclat de soleil nocturne.

Et ivre des  douleurs ,que tu chantes depuis si longtemps en demi teintes bleues ,

pour ne plus avoir à en hurler les clous,

tu te coucheras sur le côté, offrant ce sang perdu

à la langue qui panse.

Tu sauras alors qu'elle peut mordre ta blessure, la fauve,

manger tes entrailles,

faire de toi un paroxisme de douleur sans fin ,

puisque tu t'abandonnes , coeur ouvert, corps offert , les pattes liées comme une proie facile

dans ta tanière de chien-loup.

Mais comme elle ne le fait pas,

tu redeviens ...

Comme ça, elle t'aimera.

*

C'est de la langue des louves que les loups renaissent à la fureur de vivre :

" Pleure, mais du sang.

Chante , mais des pointes de clous

sur mon pelage fauve

et doux."

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Commentaires
L
Merci Lutin.Tout simplement.
L
J'ai oublié d'écrire au passage que j'aime énormément ce texte. Je le comprends, comme un gant moulant ma main.
L
Saboter mon image je m’y échine en toute conscience,<br /> perdre ma peau dans l’inéluctable,<br /> dans un marécage elle s’englue,<br /> le pied d’abord pas grave, assez de force,<br /> la vase ne me fait pas peur,<br /> et la voici au nombril, pas grave,<br /> les mains au ciel et me raccrocher, pas grave,<br /> un bain de boue monte jusqu’à mes seins, pas grave,<br /> les yeux suspendus aux nuages je garde l’espoir,<br /> et je perds pieds <br /> toujours plus bas<br /> happé je pense à Encelade ce géant vaincu,<br /> visage extraordinairement pathétique.<br /> De ma bouche sort un jet de mots à arroser les cœurs perdus.<br /> Saborder mon image et devenir animal,<br /> je suis le cabot qui suit son maître,<br /> le maltraité qui attend sa caresse,<br /> je cours derrière son ombre,<br /> je suis son ombre,<br /> le chien fidèle de l’homme à sa propre recherche<br /> et mon flair aiguisé de chien chasseur ne sert à rien.<br /> Ne dit-il pas seuls les chiens me lèchent le cul.<br /> Au milieu de blocs de pierres émerge l’animal blessé,<br /> ces mots en trop.<br /> Saborder mon image et redevenir humain.<br /> <br /> Lutin - 02-08-2005
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