Entre chien et loup...
Un an dans ta tanière , loup déchu, tu lèchais ta blessure,
en chien transformé
par les chien, par rien ,que le paraître de te savoir vendu.
Tu portes le clou dans ton poitraille de bête ,
féroce et faible à mordre toutes les mains , les tendres et les dures.
Traqué jusque dans la faute d'exister , fauve, tu dis :
"Toute blessure profonde demandent si aimer est un crime contre soi.
Je deviendrai le sujet de moi-même , comme si ma fourrure brûlée cachait encore l'autre qui se sait,
la part
ténébreuse et volatile,
soluble dans la poigne de mes pattes serrées,
disparaissant au moment où je la saisis
Emoussant la pointe acérée de mes griffes
qui se cognent et se frottent l'une à l'autre en écrasant la chimère."
Tu renifles l'odeur de la blessure pour te savoir encore ouvert de la gorge jusqu'au flanc.
Puis viendra la louve solitaire dont l'oeil est un éclat de soleil nocturne.
Et ivre des douleurs ,que tu chantes depuis si longtemps en demi teintes bleues ,
pour ne plus avoir à en hurler les clous,
tu te coucheras sur le côté, offrant ce sang perdu
à la langue qui panse.
Tu sauras alors qu'elle peut mordre ta blessure, la fauve,
manger tes entrailles,
faire de toi un paroxisme de douleur sans fin ,
puisque tu t'abandonnes , coeur ouvert, corps offert , les pattes liées comme une proie facile
dans ta tanière de chien-loup.
Mais comme elle ne le fait pas,
tu redeviens ...
Comme ça, elle t'aimera.
*
C'est de la langue des louves que les loups renaissent à la fureur de vivre :
" Pleure, mais du sang.
Chante , mais des pointes de clous
sur mon pelage fauve
et doux."