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La barque
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17 février 2006

Cycle Ultime (Part II)

Le « woup woup » caractéristique de l’alerte avait mis tout l’équipage du Gaia en transe. Chacun avait rejoint son poste de combat dans un calme tout relatif. Agnella fit les dernières recommandations d’usage à ses pilotes et tous, après une brève accolade, montèrent à bord de leur chasseur respectif. Agnella s’appuya contre le dossier de son siège ergonomique, deux bras rembourrés descendirent doucement la plaquant contre le dossier. Puis, elle s’accorda cinq secondes de répit. Elle pensa très fort à son père. La petite maison basse toute de chaux blanchie, la barrière à la peinture écaillée, la glycine mauve au-dessus de la porte d’entrée et son père assis juste en dessous sur l’unique marche du perron… »Mon Dieu, pria t’elle, veillez sur lui ! »

S’il lui arrivait malheur, elle n’y survivrait pas. Agnella était si loin de cette image de bloc de marbre insensible qu’elle renvoyait à son entourage. C’était une fille généreuse, intègre, qui s’était fixé des buts auxquels elle n’était parvenue qu’au prix de bien des sacrifices. Son groupe savait peu de chose la concernant, bien qu’elle fasse preuve d’une présence amicale fidèle, elle n’était pas familière. Son rôle n’étant pas de jouer les nurses, elle se devait d’être dure parfois envers sa jeune troupe, cela faisait partie du « job ». Elle soupira, puis donna une tape sur le côté de son casque pour que celui-ci se ferme. « Bon, cette fois ça y est : on est sur le grill… » pensa t’elle. Curieusement elle ne ressentait aucune peur, mais plutôt une inquiétude sourde, un unique soucis : Elle devait tous les ramener vivants. Ces sept là étaient les frères et sœurs qu’elle n’avait jamais eu…

Les chasseurs jaillirent des flancs du Gaia tels des guêpes d’un nid assailli. Au dehors, c’était l’enfer. Des centaines de vaisseaux noirs, polis comme des miroirs, attaquaient le gros porteur. Le Gaia était en danger. Ses déflecteurs défensifs nécessitaient une énorme quantité d’énergie et on ne pouvait les maintenir très longtemps. Les pilotes de première catégorie, ceux qui étaient déjà allés au combat, furent les premiers à s’opposer aux vaisseaux noirs. Ils explosaient par dizaine comme des étoiles rouges, incapables de résister très longtemps à l’incroyable adresse au combat des vaisseaux ennemis. Autour du Gaia on se battait à dix contre un. L’espace aux abords du grand navire bleu n’était qu’un maelström de feu et de débris incandescents, de corps déchiquetés. Pour un vaisseau noir abattu, c’était plus de dix chasseurs terriens qui disparaissaient dans des explosions d’une violence inouïe.

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