Chassez le naturel,

il revient au galop...

Chassez le surnaturel,

il revient au goulot...

D'un verre d'absinthe,

Absence absoute,

Absolument la voûte

Accomplit le rêve d'une étoile .

Je parlerai des yeux

aux cernes des langoureuses amoureuses,

verts

ouverts

Vivants

Vibrants

Car la mort est assez riche pour qu'on la pille .

Et ,puisqu'il faut y penser , je la nie

Pour l' embarrasser.

J'en fais une chose molle et diffuse, pas mieux présente que la vie à laquelle d'ailleurs il est vain d'opposer plus de résistance qu'à la mort . On vit bien assez tôt et on meurt souvent trop lentement...

J'étais dans un de mes cafés préférés , à Paris , je sirotais une bière de luxe . Le type est entré les yeux fixés sur la pendule ... à tel point qu'il n'a pas vu la chaise haute qu'un client avait laissée un peu trop loin du bar. Il s'est cogné et j'ai entendu un "merde" de ventriloque . J'ai tout de suite sympathisé avec lui . Les tête en l'air sont mes amis. Je les préfère à toutes les espèces d'êtres humains . Nous fraternisons facilement; entre Poursuivis . J'entends par Poursuivis , ceux qui ont la chance d'être hantés par quelque chose de moins commun que la mort naturelle ou le démon de midi. Pour avoir un temps filé l'une et l'autre ,histoire de faire un brin de causette avec les vertus cardinales de la condition humaine, il m'est à nouveau loisible de revenir à mes hantises personnelles et surtout d'élire celles des autres en fonction de leur originalité. Dis nous ce qui hante, nous nous dirons qui nous sommes ...Au bout de trois verres, il me confiait son histoire . Je n'ai guère eut le temps de placer la mienne. Cet homme avait un besoin urgent de trouver un farfelu pour étaler sans honte ses élugubrations . C'était moi . Je l'ai écouté pendant un long moment, entre la bière et la pendule , dans une sorte d'ivresse , douce, où l'alcool se mêle à la mélancolie et suggère les images, bien plus sûrement qu'au cinéma.

Ainsi naquit cette histoire de vieille montre, écrite dans un café parisien . Il est peu probable que l'homme à la tête en l'air ,dont j'ai oublié le nom ,y retrouvât un jour le contenu de ses ubuesques tribulations. Je ne suis pas assez dépourvu d'égoisme pour me lancer déjà dans la biographie du premier rêveur rencontré...et pourtant, comment ne pas remercier ce type...Merci.

Ivresse

Partager cet article